Un juif iranien arrêté à l’aéroport pour des soupçons d’espionnage et renvoyé en Iran

Emanuel (Mannie) Fabian est le correspondant militaire du Times of Israel.

Un juif iranien a été interrogé à l'aéroport Ben Gourion et expulsé vendredi, soupçonné de tentative d'espionnage pour le compte des services de renseignement iraniens, a annoncé l'agence de sécurité israélienne Shin Bet.

L’homme, qui a des parents en Israël, a été arrêté par des agents du Shin Bet tôt vendredi matin après son atterrissage, a indiqué le service. L’agence a affirmé que l’homme avait admis être en Israël pour espionner au profit de Téhéran et avait été rapidement renvoyé en Iran via un pays tiers, apparemment après avoir déterminé qu’il ne représentait pas une menace.

L'agence a refusé de préciser de quel pays il était arrivé.

Selon le Shin Bet, des agents de sécurité iraniens ont demandé à l’homme d’espionner Israël avant de s’envoler pour le pays. L'agence a déclaré qu'il avait reçu une boîte de mouchoirs vide qui serait utilisée pour cacher du matériel de surveillance, notamment un téléphone portable et une batterie externe mobile.

« On estime que ces moyens lui ont été fournis afin de mener des activités d’espionnage secrètes sur des cibles en Israël », a indiqué le Shin Bet.

L'agence a ajouté qu'il avait reçu pour instruction d'utiliser son temps en Israël pour recueillir des informations sur diverses cibles, dont les adresses devaient lui être communiquées par son agent iranien après son atterrissage.

« Cet incident fait partie d’un vaste effort iranien visant à établir des [réseaux] d’espionnage et de terreur en Israël, parallèlement à l’influence exercée sur Internet pour élargir les divisions sociales », a déclaré le Shin Bet.

Cette annonce semble rompre avec la procédure opérationnelle standard du Shin Bet, qui attend normalement des semaines ou des mois avant d’annoncer l’évolution des affaires d’espionnage international concernant l’Iran, et ne semble pas renvoyer régulièrement les espions qu’il arrête dans leur pays d’origine.

Des sources de la défense ont déclaré au Times of Israel que parce que l’on pensait que le suspect avait subi des pressions pour espionner Israël de la part des renseignements iraniens et qu’il était également motivé par une importante somme d’argent, il n’a pas été arrêté.

Un responsable de la défense a déclaré qu’il y avait « faible probabilité » qu’il ait été inculpé dans le système judiciaire israélien, car il n’était pas citoyen israélien.

« Il a été arrêté avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Et cela s’ajoute à d’autres considérations opérationnelles », a ajouté le responsable.

L’Iran est engagé dans une guerre fantôme avec Israël depuis des années, Téhéran accusant Jérusalem d’être à l’origine d’une série d’attaques de sabotage et d’assassinats visant son programme nucléaire, menés aux côtés des États-Unis. Israël, à son tour, a accusé l’Iran et ses groupes mandataires de tenter de cibler les Israéliens et les Juifs à l’étranger, et l’a également accusé de mener de nombreuses cyberattaques contre l’État juif.

La République islamique a également été accusée par le Shin Bet de tenter de recruter des Israéliens d'origine iranienne pour espionner les services de sécurité iraniens.

Mercredi, deux Israéliens ont été innocentés des accusations d'espionnage pour le compte de l'Iran, tandis qu'un troisième a été reconnu coupable d'une accusation connexe, clôturant une affaire qui avait débuté par de graves accusations d'espionnage contre cinq ressortissants ayant des liens personnels ou familiaux avec la République islamique.

L’enquête et les actes d’accusation qui en ont résulté ont mis en lumière le phénomène rare et peu discuté des Juifs d’Iran se rendant en Israël pour rendre visite à leur famille.

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